MicroARNs circulants et corticosurrenalome

En 2014, un don de 10 000 € a été attribué au Docteur Nadia Cherradi de l’équipe Inserm U 1036 de Grenoble pour un Projet de Recherche intitulé: microARNs circulants et corticosurrénalome: perspectives diagnostiques, pronostiques et thérapeutiques

Le corticosurrénalome est un cancer rare mais de mauvais pronostic et de thérapeutique limitée. Environ 50% des corticosurrénalomes sont diagnostiqués à un stade tumoral avancé, parfois déjà métastatique. Les traitements par chimiothérapie de ce cancer sont décevants et le traitement de référence demeure le mitotane, une substance qui présente une toxicité élevée et une efficacité limitée. Les plus grandes chances de guérison découlent d’une chirurgie dite «curative» sur des formes localisées. Il apparaît de plus en plus clairement que les microARNs contribuent de façon majeure à la régulation de l’expression des gènes.

 Des modifications du niveau d’expression des microARNs ont été détectées dans plusieurs types de tumeurs humaines. De plus, ces petits ARN peuvent être libérés par les cellules dans la circulation sanguine. Grâce à notre partenariat avec le réseau clinique national COMETE (COrtico- et MEdullo-surrénales Tumeurs Endocrines), nous avons récemment identifié des microARNs dans le sérum des patients porteurs de corticosurrénalome qui les distinguent de ceux porteurs d’adénomes (tumeurs bénignes). De plus, les taux circulants de deux microARNs (appelés miR-483 et miR-195) chez ces patients permettraient de prédire leur risque de récidive. Ces 2 microARNs seraient donc des biomarqueurs potentiels non-invasifs qui pourraient aider les cliniciens pour le diagnostic et le pronostic de ce cancer. Notre objectif est d’une part, de valider ces résultats à plus grande échelle sur un plus grand nombre de patients, et d’autre part, d’évaluer une stratégie thérapeutique préclinique ciblant les microARNs dérégulés, dans un modèle murin de transplantation de cellules corticosurrénaliennes tumorales humaines. Notre approche visera à réintroduire les miRNAs réprimés et à inhiber les  microARNs sur-représentés au sein des cellules cancéreuses.