Cushing et fonctionnement ovarien

Un don de 5500 € a été attribué au Pr Jacques Young, endocrinologue au service d’Endocrinologie  du CHU de Bicêtre, pour un projet sur les conséquences du Cushing sur le fonctionnement ovarien chez la femme jeune

Le syndrome de Cushing est une affection liée à une sécrétion excessive de cortisol par la corticosurrénale. Cette hypersécrétion (hypercortisolisme) peut être secondaire à une tumeur de la surrénale sécrétant directement et de façon autonome du cortisol ou bien à la stimulation de la surrénale par des tumeurs endocrines sécrétant excessivement une hormone appelée ACTH. Ces dernières peuvent soit d’origine hypophysaire (adénome corticotrope responsable de la Maladie de Cushing) ou bien une tumeur neuroendocrine non hypophysaire dite ectopique. Le syndrome de Cushing peut être responsable de nombreux états morbides et complications  dont les plus fréquentes sont : une prise de poids, une obésité et érythrose faciales, une atrophie musculaire prédominant sur les cuisses, un diabète, une hypertension artérielle, une ostéoporose. Ces manifestations peuvent elles mêmes être responsables toutes sortes de complications parfois sévères.

Il y a quelques années a été démontré que le syndrome de Cushing pouvait provoquer une hypogonadisme masculin par déficit en hormones hypophysaires LH et FSH contrôlant le fonctionnement testiculaire. Curieusement, alors que la maladie de Cushing est nettement plus fréquente chez les femmes, les conséquences de l’hypercortisolisme sur les fonctions ovariennes, la sexualité et la fertilité de femmes n’ont pas été étudiées.

L’objectif de ce projet, conduit scientifiquement par le Pr. Jacques Young avec l’implication du Dr. Julie Sarfati (Service d’Endocrinologie et des Maladies de la Reproduction, Hôpital Universitaire Paris Sud, site de Bicêtre) est d’analyser les conséquences sur le fonctionnement et la cyclicité ovarienne (règles, ovulation, évaluation des hormones ovariennes et des hormones hypophysaires contrôlant le fonctionnement ovarien) du syndrome de Cushing. Parallèlement seront analysées les effets de l’hypercortisolisme sur la vie de couple, la fertilité des femmes atteintes.

Cette étude a débuté début 2011 au sein de la cohorte de femmes Cushing de l’Hôpital de Bicêtre mais l’objectif est de l’étendre à l’ensemble des équipes françaises prenant en charge ces patientes qui souhaiteront participer.

Une optimisation du savoir des médecins sur les conséquences délétères du syndrome de Cushing sur les fonctions ovariennes sera le résultat principal de ce travail. Elle aboutira à une prise en charge améliorée des effets délétères du Cushing sur l’ovaire. Une meilleure connaissance des profils hormonaux de ces femmes va permettre de mieux les différencier des autres maladies, parfois plus fréquentes, qui comme le Cushing, peuvent provoquer une anovulation associée à une hyper androgénie. Nous pensons donc que cette étude aboutira aussi à un meilleur dépistage du syndrome de Cushing chez les femmes initialement suspectées de syndrome des ovaires polykystiques.

Contact : jacques.young@bct.aphp.fr